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Retour de l'autre rive

La rivière, comme un fil dans la mémoire évoquant les relations perpétuelles entre l’’humanité et le territoire, est un symbole important pour Amélie Pomerleau. La Missinaibi, traversant la terre près de sa maison natale ontarienne, et dont les courants rejoignent ceux de la Baie James, est un point d’ancrage de souvenirs et de réflexions. Elle y puise matière et inspiration, infusant ses œuvres d’une mémoire géologique, dans un espace liminal où les frontières entre le naturel et le créé, le matériel et le spirituel, se dissolvent.

Retour de l’autre rive s’étire comme un cours d’eau intemporel où l’artiste orchestre un dialogue entre le présent et les temporalités profondes, révélant la lente transformation des paysages et la puissance immobile de la terre. Dans ce temps long, les marques laissées par la rivière et la terre précèdent et transcendent l’existence humaine. Car là où l’humain ne fait que passer, la rivière, elle, porte dans ses courants le souvenir de ceux qui ont un jour marché sur ses rives et continue de tracer son cours, inébranlable et sereine. 

Au cœur de cette exposition, l’installation La matière qui nous compose est indomptable s’impose, suspendue dans le temps et l’espace. Guide et protecteur, ce cortège de mains féminines tendues est porteur d’une présence invisible, disparue. Cet hommage aux générations passées annonce une transmission silencieuse.

En invitant le spectateur à contempler ce panorama temporel, l’artiste lui offre une position périphérique, en marge des projeteurs. Dans cette perspective, un apaisement s’installe, permettant à son égo de s’effacer, lui ouvrant la voie à une expérience élargie et à des perceptions affinées

Se laver au lever du jour
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